Discours du 11 Novembre 2024

Cher président de l’UNC, Jean-Luc Delbecq, chers représentants du monde militaire, et j’y associe nos amis pompiers volontaires,
Cher Monsieur le Maire, Olivier Dehaese, chers représentants et habitants de la commune,
Chers amis,

Le comité de Jumelage Acigné – Wachtendonk s’adresse à vous aux commémorations. Aujourd’hui, nous nous souvenons de la fin de la Première Guerre mondiale, nous saluons le sacrifice de nos aînés qui ont donné leur vie pour défendre la liberté.

Chers anciens, ce n’est pas de vous manquer de respect quand je dis: Le combattant le plus heureux est celui qui n’a pas besoin d’aller combattre. C’est vrai : qui parmi nous a envie de voir son enfant partir à la guerre ?

Pourtant, à l’aube de la Première Guerre mondiale, la population, de part de d’autre, était enthousiaste à l’idée d’un affrontement. Ils y allaient en pensant qu’il y avait un compte à régler. Et 30 ans plus tard – on connaît l’histoire – rebelote. A l’époque on disait: à chaque génération sa guerre. 

Ah bon, j’ai dit qu’on connaît l’histoire? On la connaît suffisamment bien? En tirons-nous les bonnes conclusions?

Souverainisme, nationalisme et radicalisation ont toujours conduit à la guerre en Europe. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est marqué dans nos livres d’histoire.

Et il est là le message des comités de Jumelage: Français, Allemands, le temps des conflits est derrière nous, et ce depuis bientôt 80 ans. Soyons fiers du chemin parcouru, de ce rapprochement, d’abord timide, qui est devenu une volonté politique, avant que la société civile ne s’en empare. Notre mission est de faire le lien avec l’Allemagne, le pays qui était jadis un ennemi. A Acigné, nous entretenons l’amitié avec Wachtendonk à travers de voyages réguliers, de campement d’été pour les jeunes, d’animations locaux comme des conférences, notre “Stammtisch”, notre fête de la bière organisé avec d’autres association acignolaises, notre stand au marché de noël, notre présence dans les écoles de la commune, etc. Vous êtes tous les bienvenus.

La jeune génération qui nous regarde, elle aura la chance, le privilège, le bonheur de vivre le 100eme anniversaire de la paix entre le France et l’Allemagne. Ça se prépare! Avec d’autres acteurs franco-allemands du bassin rennais, avec le soutien de l’académie de Rennes, nous lançons CAP 100 et nous invitons les écoles de la commune à travailler avec leur élèves sur la paix et l’amitié entre français et allemands: dès maintenant, nous mettons le Cap sur les 100 ans de paix!

Je ne veux surtout pas vous laisser avec une image toute rose sur fond d’une amitié franco-allemande imperturbable. Hélas, la démocratie  – en France et en Allemagne – fait face à des défis inédits. Ces dernières décennies, nous avons été bercé par une stabilité politique qui a fini par anesthésier les uns et par dégoûter les autres. Résultat: un gouvernement de minorité en France, qui ne reflète pas le résultat des élections et,  en Allemagne, la coalition gouvernementale tout récemment éclatée avec, à la clé, des élections anticipés. Dans nos deux sociétés nous devons composer avec une montée de l’extrême droite et, cérise sur le gâteau, des formations politiques en Allemagne émergent qui nous expliquent le bien fondé de l’agression russe sur l’Ukraine. On en est là. Nos institutions et nos valeurs seront mises à l’épreuve.

M. Macron et M. Scholz, cependant, ont fort à faire, chacun de son côté, c’est sans doute la raison pour laquelle ils se parlent peu. Arriveront-ils à s’entendre sur une stratégie commune à adopter dans le concert des nations, d’abord pour renforcer l’Union européenne, puis pour affronter et s’imposer auprès des superpuissances EEUU et Chine. Ce chemin est sans alternative.

Vous ajoutez à cela la guerre entre Israel, les Palestinien et le Liban, la menace de l’Iran et , plus loin, celle de la Corée du Nord, le blocage permanent au conseil de sécurité de l’ONU et l’avenir incertain de l’OTAN…

Vous voyez bien, le comité de jumelage ne pourra pas régler tous ces problèmes. C’est déjà bien que nous nous occupions avec nos bénévoles qui s’engagent ponctuellement ou dans la durée pour faire vivre l’amitié Franco-Allemande.

Je fais partie d’une génération qui a vu tomber le mur de Berlin en novembre ‘89. Dans sa chute, elle a entraîné le rideau de fer qui coupait notre continent en deux camps opposés. La réunification de l’Allemagne était l’aboutissement d’un processus pacifique qui a mis un terme à la guerre froide. C’était il y a 35 ans. Nous croyons à une paix éternelle.  L’Allemagne est la 3eme puissance économique mondiale. Son armée n’est pas à l’hauteur de ses responsabilités. Cela doit changer et nous appelons de nos vœux une étroite coopération européenne pour y parvenir.

Pour conclure, je me tourne donc vers vous, chers amis, anciens combattants et actifs: Dans ce monde où règne la loi du plus fort nous aurons besoin de vous. Nous vous devons gratitude et respect pour la tâche que vous accomplissez au quotidien.

Et je me tourne vers les Acignolais.es: Si ces quelques mots vous ont touché, si vous pensez que l’action du comité de jumelage est utile et enfin, si vous avez du temps, de l’énergie et du cœur à donner, venez renforcer notre équipe. Nous avons besoin de vous.

Merci pour votre écoute,

Vive la France, vive l’amitié Franco-Allemande et vive l’Europe

Ulf Schmidt